Histoire du Jardin
- l'étude et la protection de la flore alpine ;
- de tester les possibilités d’acclimatation de plantes potagères et fourragères à destination des populations de montagne ;
- d'éduquer le public à la richesse de cette flore et à sa conservation.
Marcel Mirande reprend le jardin du Lautaret en 1908 et développe ses aménagements. En 1910, le Jardin compte déjà 2 000 espèces de la flore des montagnes du monde, c'est à dire presque autant qu'aujourd'hui. Le laboratoire du Lautaret est installé dans une pièce du chalet-hôtel des glaciers, situé en face du Jardin. On y trouve des livres, des cartes de la région, un magnifique herbier des Alpes occidentales de 1 200 plantes, un microscope, une loupe montée, les réactifs et accessoires divers pour la préparation des plantes.
Après la Première Guerre mondiale, le Jardin doit être détruit à cause de la construction de la nouvelle route desservant le col du Galibier. L'Université n'a pas les moyens de déplacer le Jardin et ses collections uniques.
Heureusement, le touring club de France, la compagnie PLM, le prince Roland Bonaparte, la société nationale d'horticulture et l'office national du tourisme, reconnaissant le caractère exceptionnel du jardin du Lautaret, financent sa nouvelle implantation une cinquantaine de mètres plus haut, au pied de l'Hôtel PLM. L'histoire peut continuer...
Elle devient cheffe de travaux du jardin du Lautaret et recrute, en 1950, Robert Ruffier-Lanche, un hôtelier de Pralognan-la-Vanoise, passionné autodidacte de botanique, membre de la société botanique de France et jardinier d'un petit jardin alpin au pied de son hôtel. Son entrée à l'Université de Grenoble sera l'occasion de vivre pleinement sa passion, en devenant le chef de culture du jardin du Lautaret. Le chalet du Jardin est remis en état par l'Université pour y accueillir sa nouvelle équipe. Lucie Kofler et Robert Ruffier-Lanche déploient toute leur énergie pour relancer le Jardin et reconstituer les collections.
En 1967, il écrivait regretter de ne pas avoir l'occasion de former la personne qui le succéderait :
Ce qui me semble plus grave, est que je n'ai pu, évidemment, former de jardinier susceptible de prendre ma suite sans trop de difficultés ; j'estime qu'arrivant ex abrupto dans un jardin où croissent plus de 6 000 espèces de plantes, dont les étiquettes sont pour une bonne part, réunies par paquets dans un entrepôt, un jardinier très qualifié ne pourra être vraiment au courant qu'après 3 ou 4 saisons ; durant ce temps, pratiquement toutes les espèces de culture difficile, donc rares ou très rares en culture par cela même, auront largement eu le temps de disparaître. Et presque tout sera à recommencer.
Le poste de Robert Ruffier-Lanche n'est pas renouvelé par l'Université et toute la bonne volonté des membres de la section grenobloise de la société d'amateurs des jardins alpins (SAJA) et de Lucien Maquet, un représentant de commerce passionné par la flore alpines et les jardins alpins, qui participait à l'entretien du Jardin avec Robert Ruffier-Lanche, ne suffira pas à éviter un nouveau déclin du jardin du Lautaret, qui dura jusqu'au début des années quatre-vingt.
Serge Aubert (1966-2015)
La construction d'un nouveau bâtiment est en projet. Destiné à héberger l'accueil-boutique du Jardin, un espace muséographique, un espace de séminaires-conférences et un laboratoire scientifique. Serge Aubert meurt brutalement en 2015. Il n'aura pas l'occasion de voir sortir de terre ce formidable outil de recherche et de médiation, qui permet à l'équipe actuelle, sous la direction de Jean-Gabriel Valay, de poursuivre de plus belle les différentes missions du jardin du Lautaret.
Mis à jour le 24 février 2023