Découverte et sciences

 

De nombreux achats, échanges et dons ont petit à petit enrichi ses collections. Nous pouvons citer les herbiers de botanistes locaux comme Adolphe Pellat (1825-1912), l’éminent spécialiste du genre Hieracium, Casimir Arvet-Touvet (1841-1913), l’abbé Louis Célestin Ravaud (1822-1898), Lucie Kopfer (1910-2004), Paul Ozenda (1920-2019), Juliette Asta, Robert Ruffier-Lanche (1912-1973), etc.

Les restructurations des bâtiments biologie de l'UGA et le développement de nouveaux axes de recherches ont entrainé, dans les années 1990-2000, le don d’une grande partie des collections au muséum d’histoire naturelle de Grenoble (acronyme MNHGr), à l’université de Montpellier (MPU), au conservatoire botanique national alpin de Gap-Charance (GAP), aux jardin et conservatoire botaniques de la ville de Genève (G).

Initié au début de l’année 2021, le projet GRenove a pour but de réorganiser l’herbier de l’UGA afin de faciliter sa consultation (famille, genre, espèce) et de le numériser. Plusieurs collections ont été identifiées et inventoriées :

Herbier Ozenda

Paul Ozenda était un spécialiste du peuplement végétal du Sahara et du massif alpin. Il a dirigé les activités de recherche scientifique du jardin du Lautaret entre 1954 et 1983. Une grande partie de son herbier a été transmise aux jardin et conservatoire botaniques de la ville de Genève (la collection d'Afrique du Nord). Le jardin du Lautaret a conservé son herbier récolté dans les Alpes-Maritimes.

Herbier PhyloAlps

L’herbier PhyloAlps est l’herbier de référence du projet de même nom (voir : www.phyloalps.org). Le Jardin du Lautaret est associé au Laboratoire d’écologie alpine de Grenoble dans le cadre de ce projet.  Ce travail de recherche initié en 2009 est un projet majeur de connaissance de l’ensemble de la flore des Alpes. Il a pour but de mieux connaître l’histoire évolutive de cette flore considérée comme la plus diversifiée d’Europe. Les chercheurs ont notamment compilé les séquences d’ADN chloroplastiques de plus de 4000 espèces (95 % des espèces de l’arc alpin). Associé à ces récoltes de matériel biologique, un échantillon d’herbier de référence a été systématiquement associé. Au total, l’herbier PhyloAlps est composé de 5025 spécimens montés et classés avec un code barre et est conservé au sein des locaux du jardin du Lautaret sur le campus de Grenoble.

L’herbier de Lichens du Lautaret

Dans le cadre des activités de la Station alpine du Lautaret (Col du Lautaret, Hautes-Alpes), Lucie Kofler et le Pr. Paul Ozenda invitent Georges Clauzade (1914-2002) et Yves Rondon à passer une quinzaine de jours pendant trois années consécutives : 1955, 1956, et 1957. En août 1957, le Dr. Josef Poelt (1924-1995) et le Pr. Carlos das Neves Tavares (1914-1972) les accompagnent. Ils parcourent essentiellement le secteur du Col du Lautaret (2058 m) et du Col du Galibier (2642 m) afin d’en étudier les lichens de la zone alpine. Ces prospections font l’objet d’une publication (Clauzade & Rondon, 1959). Ils réunissent une collection de près de 450 échantillons, déposée au sein de la Station alpine du Lautaret (actuellement Jardin du Lautaret).
Laissée quasi à l’abandon durant une quarantaine d’années, une remise en état de cette collection a été décidée en 2011 et une révision de l’ensemble des échantillons a été entreprise par Mme Juliette Asta en 2011 et 2012, et les noms scientifiques corrigés et actualisés. Cette collection a fait l’objet d’une publication en 2019 : Lichens alpins : restauration et étude de la collection de la Station Alpine Joseph Fourier (Université Grenoble Alpes, France) par Juliette Asta, Christophe Perrier et Natacha Claret (Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Lyon)

L’herbier Robert Ruffier-Lanche

Robert Ruffier-Lanche (1912-1973) fut le chef de culture du Jardin botanique alpin du Lautaret entre 1950 et 1973. Sa passion pour la botanique l’a amené à collecter des plantes dans les secteurs du Lautaret et de Pralognan.
En 1969, Ruffier-Lanche parle ainsi de l’herbier du Lautaret : « Un herbier de type classique néanmoins indispensable ; une petite collection préparée par nos prédécesseurs tenait sur une étagère ; l’étagère est restée, mais les feuillets ont servi aux divers occupants du chalet, entre 1944 et 1950, à allumer le feu. Après 1950, d’assez vastes armoires ont été aménagées dans le grand laboratoire pour contenir les quelques 70 cartons de plantes recueillies et déterminées, essentiellement par moi. Mais les collections de plantes vivantes s’accroissant considérablement et réclamant tout mon temps disponible, j’ai dû cesser de m’occuper de cet herbier ; je souhaite que quelqu’un puisse un jour le compléter. Un herbier des plantes introduites en culture aurait été très précieux ; voulant y joindre les graines-témoins des espèces introduites, j’avais mis de côté une partie de chaque lot des semences d’origine, lorsque la quantité totale était suffisante : il m’arrive de recevoir des paquets ne contenant qu’une ou deux graines ! Mais, outre le manque de temps, le manque de locaux assez vastes ne m’a pas permis de réaliser cet herbier des espèces cultivées. ».
Les données sur la répartition des plantes qu’il contient, qui constituent un témoignage unique de la flore du Lautaret des années 1950-1960, mérite d’être exploitées, et l’herbier conservé. De plus, les données recueillies intéresseront sans nul doute les institutions partenaires du Jardin du Lautaret, comme le Conservatoire botanique national alpin de Gap ou le Parc national des Ecrins.

L’Herbier du Lautaret

Collecté en partie par Rolland Douzet, il s’agit d’un herbier comprenant des plantes du secteur du Col du Lautaret sur les communes de la Grave, Villar d’Arène et Monêtier-les-Bains, en lien avec un ouvrage en court de rédaction.